Déclaration liminaire Capa du 23 mars 2023

SNALC – Déclaration liminaire Rendez-vous de Carrière et Congés pour formation 23 mars 2023

Commissaires paritaires : Charles Ammirati – Kathy Turoche – Florence Jaafouri

Fabienne Leloup (excusée)

Situation générale

Après trois ans de crise COVID, les personnels sont épuisés par les divers impératifs auxquels ils ont été soumis : enseignement à distance improvisé du jour au lendemain, port du masque, incertitudes multiples, absences ponctuelles d’élèves, etc. Les personnels en ASA ont été rappelés et autorisés à reprendre début mars, un retour qui ne s’est pas toujours fait avec bienveillance ; j’ai assisté à un chef d’établissement reprochant quasiment son absence à un professeur de latin, ce qui a conduit à une baisse des effectifs dans cette matière, avec menace de fermeture de l’option.

C’est dans ce contexte délétère, aggravé par l’inflation et la hausse des prix, que le gouvernement a cru bon de procéder au recul de l’âge de la retraite, plongeant le pays dans le chaos et certains professeurs dans le désespoir. Les collègues en fin de carrière, épuisés par un métier dont nous connaissons tous ici les difficultés, voient leur retraite s’éloigner de quelques mois à plusieurs années, non seulement du fait de l’âge de départ fixé à 64 ans mais aussi des 43 annuités. Les professeurs commencent souvent leur carrière à 24 ou 25 ans après des années d’étude ; leur perspective est dans bien des cas un départ à 67 ans pour avoir un taux plein !

Démotivés par un changement de statut qui leur promet de longues années de travail supplémentaires, ils et elles se heurtent à des élèves de plus en plus agités ; les collègues avaient bien besoin de ce nouveau motif de tracas et de fatigue.

Enfin, le SNALC déplore fermement les fermetures de lycées professionnels qui génèrent pour les établissements récepteurs une surcharge des classes et des locaux. Quant aux fermetures de classes par baisse des effectifs, nous regrettons que cette diminution n’ait pas été utilisée pour baisser les effectifs des classes existantes, notamment en collège REP.

Ordre du jour : recours sur les rendez-vous de carrière

Pour ce qui est maintenant de l’ordre du jour de cette CAPA, le SNALC rappelle qu’il est le seul syndicat à s’être opposé depuis le début à l’adoption du PPCR ; il en voyait et prévoyait les deux effets négatifs que nous constatons tous : ralentissement de carrière pour les professeurs les plus investis et complexité de la procédure d’évaluation. Beaucoup de collègues ont l’impression de piétiner dans leur carrière, quels que soient les efforts qu’ils déploient.

L’accroissement exponentiel du nombre d’items évalués a déséquilibré la relation entre la valeur pédagogique de l’enseignant et son investissement dans son métier ; à trop vouloir bien faire, le ministère a ouvert une boite de Pandore : comment évaluer sérieusement la relation entre l’enseignant et les parents ou l’aptitude à collaborer au sein d’une équipe ? Va-t-on contacter les parents pour voir s’ils sont satisfaits de l’enseignant ou demander à l’équipe si l’enseignant est bien intégré ?

Le rapport commun établi entre le chef d’établissement et l’inspection a pour effet, dans la grande majorité des cas, de créer une situation où les actions positives du collègue ne sont pas assez reconnues en exerçant une pression constante sur le collègue au moindre désaccord avec son administration.

Le SNALC dénonce en outre la politique des quotas qui ne permet pas de reconnaître la valeur de l’action pédagogique des collègues, qui ressentent cette procédure comme une véritable injustice.

Le SNALC ne se satisfait pas non plus des quotas de promotion attribués au vivier 1 et au vivier 2. Si l’on peut entendre la volonté de vouloir mettre en avant les professeurs ayant rempli des fonctions particulières, il n’est pas admissible de ne pas vouloir reconnaître le travail des autres professeurs, c’est pourquoi nous demandons un rééquilibrage des quotas de promotions entre le vivier 1 et le vivier 2 ,  60 % pour le vivier 1 et 40 % pour le vivier 2.

En outre, les critères pour accéder au vivier 1 posent problème. Beaucoup de collègues ont passé des années dans des établissements très difficiles mais non-étiquetés comme tels. Résultat : ils n’ont eu aucun des avantages des établissements ZEP ou REP (primes, effectifs de classes réduits, moyens supplémentaires de surveillance) et sont pénalisés au moment d’accéder à la classe exceptionnelle car ils ne peuvent prétendre au vivier 1 ! 

Il conviendrait également de rétablir l’accès au vivier 1 pour les professeurs ayant enseigné au moins six ans en BTS ainsi que de permettre aux professeurs TZR ayant subi des changements de postes incessants pendant plus de 10 ans d’accéder au vivier 1.

On s’aperçoit également d’une certaine disparité entre les disciplines, celles où les collègues sont les plus nombreux occasionnent des rendez-vous de carrière moins favorables.

Dans le même ordre d’idées, le SNALC regrette que le PPCR, avec son automaticité, ait distendu les liens entre l’inspection et les collègues qui pouvaient autrefois demander une inspection, même après la date fatidique du 4e rendez-vous de carrière. Certains collègues, après cette date, passeront parfois 20 ans sans aucune inspection jusqu’à la retraite. Ils ne seront pas même inspectés pour le passage à la classe exceptionnelle, dont le fonctionnement, en-dehors de toute CAPA, semble bien opaque et arbitraire à de nombreux collègues.

Pour terminer sur les congés pour formation, le SNALC déplore que le délai dans certaines disciplines soit de 8 à 9 ans et prône un rééquilibrage entre disciplines pour qu’il ne puisse pas dépasser 5 ans. Nous voudrions également un point sur le Compte Personnel de Formation.