Déclaration liminaire du SNALC Paris
Vendredi 1er juillet 2022
Madame la Secrétaire générale, monsieur le DRH, mesdames et messieurs les représentants du Rectorat, mesdames et messieurs les IA-IPR, chers collègues,
Nous remercions l’administration de continuer, à travers quelques trop rares CAPA, à maintenir le dialogue indispensable avec les représentants des personnels, qui peuvent ainsi remonter les difficultés rencontrées sur le terrain et l’état d’esprit de collègues souvent au bord de l’épuisement ou fortement démotivés par les difficultés qu’ils rencontrent. Une bonne gestion des ressources humaines doit être faite au plus près des agents, afin de répondre à leurs besoins en termes de reconnaissance, de promotion ou de soutien.
Commençons par quelques considérations générales sur le besoin de revalorisation salariale.
Nous avons tenu à représenter les collègues « en présentiel » afin de défendre l’attractivité de notre métier et l’école républicaine en laquelle nous croyons. Récemment, dans les médias, Jean-Rémi Girard, président du Snalc National a dénoncé le « job dating », lancé dans l’académie de Versailles,pratique de « recrutement minute » qui dévalorise notre engagement et nos qualifications auprès des élèves : tout le monde pourrait « s’improviser prof » !
Non, le métier d’enseignant n’est pas un job. Il nécessite des connaissances, des compétences, des valeurs humanistes et une implication qui va bien au-delà des obligations de services. Toutefois, l’indigence des rémunérations, les pressions exercées de plus en plus souvent par les familles (notamment dans le cadre du contrôle continu avec une exigence de réussite pour le classement dans Parcoursup) et le manque de soutien et de considération de la part de la hiérarchie rebutent de plus en plus de jeunes collègues au niveau Bac + 5. Pourquoi aller dans cette galère? Pourquoi accepter d’être payé 1,3 fois le Smic ? Qui a envie d’être pauvre et méprisé ?
C’est pourquoi le SNALC se bat pour la revalorisation de tous les enseignants, sans contrepartie. Une revalorisation équivalente à la perte du pouvoir d’achat de 30 %depuis 20 ans, qui touche tous les échelons. Nous ne voulons pas travailler plus pour gagner plus, mais gagner plus pour être plus considérés, et en adéquation avec nos homologues européens.Le propos spécifique de cette CAPA
En ce qui concerne cette Capa, la titularisation des stagiaires agrégés, nous regrettons come nous l’avions déjà exprimé lors d’une précédente CAPA qu’il n’existe pas d’entretien individuel en présence de l’administration (RH, DPE, inspecteurs, un représentant syndical de leur choix) lorsqu’il est envisagé de ne pas les titulariser. En effet, cette décision est lourde de conséquences pour la poursuite de leur carrière et pour leur vie en général ; il est nécessaire de l’expliquer aux intéressés, de leur motiver la décision et d’entendre leur point de vue sur les difficultés qu’ils ont pu rencontrer, que ce soit du fait d’un contexte scolaire difficile ou de problématiques familiales parfois complexes.
Le processus de décision lui-même devrait être bien expliqué aux professeurs stagiaires : le nombre d’avis, la part de chaque évaluateur, l’avis final et prépondérant de l’inspection générale en ce qui concerne les agrégés, le calendrier de notification, etc.
Il faudrait réserver un sort spécial aux candidats stagiaires qui ont des avis divergents de leur chef d’établissement et de leur inspection, les mettant en porte-à-faux et dans la plus grande inquiétude : avec un avis excellent d’un côté et un avis de non-titularisation de l’autre, le pauvre stagiaire ne sait plus à qui se vouer. Un courrier lui expliquant le processus de décision semble alors la moindre des choses.
Quant aux dossiers refusés qui nous occupent ce jour, ils sont quatre. Trois collègues en mathématiques et une collègue en arts plastiques. Eu égard à la pénurie d’enseignants en mathématiques, on peut s’étonner que nous devions examiner trois dossiers sur quatre dans cette discipline.
Nous vous remercions de votre attention.