DÉCLARATION LIMINAIRE DU SNALC POUR LA CAPA CONGÉS DE FORMATION DES CERTIFIÉS DU 7 AVRIL 2022
Tout d’abord, le SNALC tient à remercier l’administration pour son travail de préparation de cette CAPA. Le SNALC se félicite de pouvoir bénéficier à l’occasion de cette CAPA des échanges paritaires constructifs et indispensables pour la transparence des opérations de gestion des personnels mais ne peut que s’indigner de l’absence des syndicats dans la plupart des autres commissions, absence imposée par le gouvernement actuel, et qui a pour conséquence une opacité dans la gestion des enseignants, opacité qui n’est pas digne d’un fonctionnement démocratique.
Par ailleurs , du fait du gel révoltant du point d’indice depuis maintenant 12 ans et de l’absence de garanties fermes sur son dégel et sur le montant d’un rattrapage pour compenser la perte de pouvoir d’achat des enseignants, les professeurs sont paupérisés , ce qui a pour conséquence inévitable de détourner du métier d’enseignant les meilleurs candidats potentiels et de rendre impossible le recrutement d’un nombre suffisant de professeurs.
L’Education nationale est bien le parent pauvre de la fonction publique puisque les rémunérations des catégories A dans l’éducation nationale correspondent aux rémunérations des catégories B dans les autres ministères de la Fonction d’Etat.
Pire encore, le gouvernement actuel s’attaque désormais aux professeurs stagiaires qu’il prévoit de ne payer qu’environ 700 € l’année de leur stage alors que leur rémunération était déjà extrêmement basse. Le gouvernement veut-il des professeurs clochardisés ?
Face au manque criant d’enseignants, le gouvernement actuel a choisi d’augmenter le nombre de contractuels, dont la qualité n’a pas été sanctionnée par un concours, et qui sont sous-payés et mal formés , voire pas formés du tout .
Le SNALC affirme dans ces conditions que l’instruction publique en France est en grave danger car tous les élèves ne pourront plus bénéficier d’un accès à un enseignement de qualité quelle que soit leur origine sociale et quel que soit leur lieu de résidence car ce sont bien dans les quartiers les plus défavorisés que l’on manque le plus d’enseignants .S’agissant maintenant des congés de formation, le SNALC tient à formuler plusieurs remarques.
Tout d’abord, l’indemnité de congés de formation est dérisoire car elle ne tient pas compte du coût de la vie surtout dans les territoires où celui-ci est élevé, d’autant que l’agent en congé de formation doit par exemple payer seul sa mutuelle et son pass Navigo pour se rendre sur son lieu de formation.
Pour éviter de paupériser les personnels en congé de formation et pour éviter que certains professeurs ne renoncent à ce congé faute de moyens, il faudrait que l’indemnité de congés de formation soit portée à 85 % du salaire net de l’enseignant avant son départ en congé de formation.
De plus, le temps d’attente pour obtenir un congé de formation est absurde dans l’académie de Paris : je rappelle qu’il faut attendre à ce jour au minimum 9 ans pour avoir une chance d’obtenir un congé de formation, ce qui rend souvent le projet de formation initial d’un enseignant inadaptable ou obsolète au moment où il obtient son congé de formation.
Face a cet encombrement des demandes, il est urgent d’ augmenter les moyens alloués à la formation des enseignants, surtout dans une académie où la majorité des professeurs ne sont pas jeunes et donc ne viennent pas de bénéficier d’une formation. Ce droit à la formation est aussi bien souvent un temps de respiration indispensable pour des professeurs soumis à des tâches de plus en plus nombreuses et dont le temps de travail a été alourdi par le gouvernement actuel.
Enfin , toujours dans un souci de désengorger les demandes , le SNALC propose d’instaurer des priorités en fonction de ce que les congés peuvent apporter aux professeurs et à l’Education nationale.
Ainsi, il serait judicieux d’instaurer un quota plus important dévolu d’une part à la préparation de l’agrégation interne qui peut améliorer le niveau de vie des professeurs, et dévolu d’autre part aux formations servant à se réorienter ou à se spécialiser au sein de l’Education nationale, ce qui peut créer plus de ressources pour ce ministère.
Kathy Turoche, commissaire paritaire.