Déclaration Liminaire du SNALC Paris– 31 Mars
Déclaration Liminaire SNALC – 31 mars 2022
Congés de Formation Professionnelle
Préambule : Dans le contexte de disparition programmée de toutes les CAP, le SNALC se réjouit que quelques CAPA soient encore maintenues : c’est l’occasion de porter à la connaissance de l’Administration les remontées du terrain.
Nous insisterons aujourd’hui sur la question financière qui préoccupe tous les collègues, y compris les agrégés.
1ère partie : situation générale
- Le dégel du point d’indice
Pour le SNALC, la rémunération est devenue trop insuffisante, à une période où l’enseignement et l’éducation sont mis en lumière. Le gouvernement ne s’est pas engagé sur des chiffres précis, mais si on devait rattraper le niveau de rémunérations des années 70, on devrait être augmenté de 40 % !
Les rémunérations des catégories A dans l’Éducation Nationale correspondent en effet aux catégories B des autres ministères de la Fonction d’Etat.
Le SNALC se bat pour le dégel du point d’indice et une véritable augmentation permettant de compenser la perte du pouvoir d’achat.
- Une inflation de contractuels
A peu près 260 000 précaires à la rentrée 2020, soit 22 % des effectifs.
Comment rendre attractif ce métier si on est plus diplômé pour gagner moins ? Et qu’on avance à la vitesse de l’escargot ?
2è Partie : Le Congé pour formation professionnelle.
Pour ce qui est de l’objet de cette CAPA, le SNALC regrette, comme chaque année :
Un manque structurel de financements disponibles : trop d’attente dans certaines disciplines
Le SNALC rappelle que le décret 2007-1470 régissant les droits de chacun à une formation professionnelle tout au long de sa vie est chaque année, non appliqué au vu des centaines de demandes insatisfaites. Seule une minorité d’une quarantaine de demandes aboutissent et ce, au bout de 10 ans. Les contraintes budgétaires ne devraient pas être avancées pour refuser ce droit à la formation aux fonctionnaires censés restés en phase avec la société. Quel sens donner à un projet de formation daté de dix ans, le projet initial devenant obsolète ? Sans parler des collègues plus âgés donc en décalage avec les formations…
N’oublions pas que chaque collègue doit se renseigner pour trouver la formation qui lui convient. Dans certaines formations, on n’est plus accepté après 40 ans.
Ce droit à la formation est aussi, bien souvent, une respiration indispensable pour des professeurs soumis à des tâches de plus en plus nombreuses et de plus en plus complexes ; leurs missions se diversifient et s’additionnent.
C’est donc un outil R. H. ( ressources humaines)
- Nécessité d’une augmentation significative des moyens alloués à ce besoin.
Une dotation de 302 mois, là où la demande fait apparaitre un besoin de 3613 mois, c’est à peine plus de 8% des cas qui peuvent être satisfaits : on est très loin de répondre à la question de la formation des personnels avec un tel dispositif. On peut observer qu’il faut avoir formulé 9 demandes pour être certain d’obtenir un congé de formation. A terme, on prend le risque de rendre impossible l’adaptation des personnels aux nouveaux enjeux de formation.
- Favoriser l’agrégation interne.
Le SNALC regrette que les projets personnels de formation soient indifféremment étudiés. Nous préconisons de distinguer les viviers des personnels demandant un congé afin de préparer l’agrégation interne, voire un autre concours au sein de l’Éducation nationale, de ceux qui préparent une thèse, un projet de reconversion professionnelle ou une autre formation.
- Des compensations financières insuffisantes qui détournent les personnels de se former.
Le SNALC relève par ailleurs un manque d’accompagnement financier de ce dispositif qui fait que de nombreux enseignants y renoncent pour des raisons budgétaires :
- L’indemnité n’est pas suffisante, les primes et HSA en moins, c’est presque la moitié du salaire d’une année normale que touche un professeur ; comment continuer à assumer ses charges à Paris avec une telle diminution de revenus ?
- Pour compenser, il faudrait faire en sorte que le salaire ne tombe pas en-dessous de 85% de ce que l’on touchait l’année précédente (pour 3000, imaginons 2500 environ).
- Deux idées à titre d’exemples pour épauler les collègues dans leur effort de formation : pourquoi ne pas prendre entièrement en charge le pass Navigo annuel, car, en année normale (hors COVID) il faut bien aller suivre des cours presque chaque jour (il y a bien une formation dans le dispositif) ; pourquoi aussi ne pas les faire bénéficier de la prime informatique ? Ces collègues restent des enseignants titulaires de plein droit.
Merci de votre écoute.
Les commissaires paritaires Agrégés du SNALC