DECLARATION LIMINAIRE CLASSE EXCEPTIONNELLE AGREGES CAPA du VENDREDI 10 juillet 2020

DECLARATION LIMINAIRE

CLASSE EXCEPTIONNELLE AGREGES

CAPA du VENDREDI 10 juillet 2020

 

  1. le Directeur d’académie,
  2. le Directeur des ressources humaines,

Messieurs et Mesdames les inspecteurs,

Messieurs les chefs de services,

 

Je voudrais commencer par un remerciement chaleureux aux services qui ont préparé cette CAPA dans le contexte si difficile de la crise sanitaire actuelle. Malgré deux reports, la commission a pu se tenir dans des conditions honorables, dans une formule mixte de présentiel et le distantiel, ce vendredi 10 juillet 2020.

Notre experte désignée, Mme Fabienne Leloup, professeure agrégée hors classe et vice-présidente de notre bureau académique de Paris, a pu siéger en présentiel, mais nous regrettons qu’en ces circonstances de force majeure (ma suppléante et moi-même étant candidats) elle n’ait pu avoir pleinement la parole (étant en effet « experte » et non simple secrétaire de séance).

Les propositions faites par l’administration nous satisfont pleinement, ayant tenu compte de certaines remarques faites lors du GT du 29 juin, ce qui prouve une fois encore l’efficacité de ces instances paritaires, dont nous regrettons plus que jamais la disparition. Nous nous étonnons seulement que soient remontés au niveau national en CAPN tous les dossiers du 1ervivier, de l’avis Excellent à l’avis Satisfaisant, contrairement aux pratiques des trois promotions précédentes depuis la création de cette Classe Exceptionnelle où seule une centaine de dossiers était Proposée par le Recteur ; cette nouveauté soudaine brouille la lisibilité méthodologique des opérations auprès de nos adhérents.

Cette CAPA de promotion au Tableau d’Avancement à la Classe Exceptionnelle des Agrégés sera malheureusement, en l’état actuel des dispositions légales, la dernière à se tenir, avant la disparition programmée en janvier prochain de toute CAPA, aussi bien pour les mutations que pour les promotions.

Il est regrettable, au moment même où le Président vante le caractère précieux et indispensable du dialogue social pour surmonter la crise qui s’annonce, qu’une telle suppression soit maintenue ; le SNALC demande le rétablissement de toutes les commissions paritaires en ce qu’elles seules assurent la transparence dont les personnels ont besoin dans le déroulé de leur carrière, garantissent l’équité et la justice de traitement et permettent d’améliorer les opérations de gestions par des observations fondées qui corrigent parfois des oublis ou erreurs.
C’est pourquoi le SNALC continue à demander :

*le retrait de la loi « Fonction publique » ;
*une revalorisation significative des rémunérations ;
*le retrait des réformes des lycées et du baccalauréat ;
*des créations et non des suppressions de postes.

Le SNALC est un syndicat de réflexion et de propositions : le SNALC propose un 4erendez-vous de carrière pour évaluer les professeurs du 2ndvivier notamment, moins connus de l’inspection, et ainsi repérer les collègues sérieux, méritants, appliqués et dévoués, qui bien souvent ont une charge de travail importante qui les empêche d’avoir « un rayonnement académique ».

A ce sujet, trop de collègues consciencieux sont laissés pour compte au 2ndvivier et le SNALC propose pour y remédier un REEQUILIBRAGE 60% – 40% pour les deux viviers afin de desserrer l’étau qui pèse sur le deuxième vivier offrant trop peu de chances de promotion, laissant ainsi un sentiment d’injustice et d’amertume pour les collègues exemplaires, sérieux et investis.

Par ailleurs, notre syndicat a toujours demandé et demande toujours plus d’inspecteurs, notamment dans certaines disciplines (en particulier les sciences humaines) pour affiner la connaissance des collègues et de leur travail, afin de ne pas laisser de côté des professeurs discrets mais très travailleurs et très dévoués. Une augmentation significative d’effectifs d’IA-IPR permettrait de mieux réaliser le véritable travail d’orfèvrerie que devrait être tout Tableau d’Avancement digne de ce nom, afin de ne léser personne et de bien distinguer les mérites comparés de chacun.

A cet égard, comment assurer désormais cette reconnaissance comparée et juste des mérites, la disparition des CAPA privant les représentants syndicaux du contrôle de l’impartialité et du bien-fondé des promotions, laissées au seul jugement de l’administration, qui ne pourra dès lors qu’apparaître arbitraire et entâché de soupçons ?

Comment vérifier, dans ces conditions, que les promotions à la classe exceptionnelle soient bien le reflet d’une carrière entière et exemplaire, pour des agents ayant atteint un certain âge minimum, fixé selon nous autour de 54 à 55 ans, et non des coups de pouces ponctuels à de jeunes collègues ayant démontré certains talents utiles à l’inspection ou bien en cour auprès du chef d’établissement ? Le mérite et la faveur sont en effet deux choses bien différentes ; mais aucun syndicat ne sera plus là pour rétablir cette nuance cruciale pour une vraie équité dans les promotions.

Qu’appelle-t-on en effet « exceptionnel » ? Est-ce un professeur qui a un certain talent pédagogique, qui a eu la chance de se voir confier des missions ou un professeur académiquement exigeant, corrigeant ses copies avec rigueur dans des délais tenus, œuvrant au quotidien avec constance pour la réussite de ses élèves sans fléchir ni faillir au fil de nombreuses années ?

Plus profondément, le SNALC propose une sorte de renversement copernicien, pour requalifier la classe exceptionnelle en « COURONNEMENT DE CARRIERE ». Nous ne trouvons pas normal d’octroyer cette distinction suprême vers 45 ans à des collègues qui ont œuvré sur certaines missions pendant 4 ou 5 ans, et demandons que la classe exceptionnelle, génératrice de dépense de deniers publics, ne soit pas octroyée pour plus de dix ans environ (et non 20 ans actuellement). En lieu et place de cette promotion, nous proposons que ces services rendus, que nous ne voulons pas minimiser, au contraire, soient plus justement récompensés par des IMP spéciales accordées en proportion du travail accompli.

Quant aux critères d’admission au premier vivier, loin d’accepter la sortie des classes de BTS du dispositif, le SNALC souhaite un élargissement des missions et des éléments de sélection : pourquoi ne pas retenir l’organisation de voyages à l’étranger, la participation au CVL, au CA, les partenariats avec des théâtres, les résidences d’artiste et autres projets annuels dont peuvent être porteurs des professeurs sur de longues années de dévouement et d’implication ?

Enfin, pourquoi ne pas reconnaître également la créativité et l’excellence académique en sélectionnant au vivier 1 prioritairement les professeurs titulaires d’un doctorat, ou bien auteurs de publications, qu’elles soient universitaires ou de création artistique, tel un professeur de lettres qui publie des romans et qui invite des écrivains pour rencontrer ses élèves, qui favorise la lecture d’auteurs contemporains dans des clubs de lecture, participant ainsi au rayonnement de sa discipline ? L’ouverture culturelle et l’organisation de projets annuels, ainsi que la notion de transversalité, devraient faire partie des critères du vivier 1.

 

Le SNALC est un syndicat humaniste qui œuvre pour une reconnaissance impartiale et juste du travail de chacun, par un déroulé de carrière progressif sans brûler les étapes, récompensant l’expérience et la constance, et en donnant une place toute particulière à l’excellence académique validée par les plus hauts diplômes et par une activité de recherche universitaire en cours, qui ne peut que rejaillir sur les élèves en leur donnant des savoirs approfondis, toujours actualisés, ainsi qu’une appétence pour la curiosité intellectuelle.

 

Le Commissaire paritaire académique SNALC

Charles Ammirati