Déclaration liminaire CAPA classe exceptionnelle Agrégés 2019

DECLARATION LIMINAIRE

CLASSE EXCEPTIONNELLE AGREGES

CAPA du VENDREDI 28 juin 2019 15h30-17h30

 

  1. le Directeur d’académie,
  2. le Directeur des ressources humaines,

Messieurs et Mesdames les inspecteurs,

Messieurs les chefs de services,

 

Je voudrais commencer par un rappel du contexte conflictuel inédit dans lequel se tient cette commission.

En dépit de la forte mobilisation du 17 juin, premier jour de surveillance du baccalauréat, le ministre est demeuré campé obstinément sur ses positions. La grève a été suivie dans la plupart des centres d’examen mais le Ministre n’a répondu que par le mensonge sur le nombre des grévistes et la provocation.
C’est pourquoi une poursuite des actions a été décidée par la voie d’assemblées générales : reconduction de la grève des surveillances, rétentions des notes du baccalauréat… Le SNALC soutient ces actions.

Le SNALC unit sa voix à celle de l’intersyndicale et appelle les personnels à continuer de se battre pour :
*une revalorisation significative des rémunérations ;
*le retrait des réformes des lycées et du baccalauréat ;
*le retrait de la loi Blanquer et du projet de loi « Fonction publique » ;
*des créations et non des suppressions de postes.

 

A cet effet, des préavis de grève sont déposés sur toute la période des examens et concours.

Le 1 et 2 juillet nous appelons à la grève des surveillances du brevet des collèges. Ce sera un nouveau temps fort de ce combat pour réclamer une revalorisation des rémunérations des personnels, défendre leur représentation au sein des instances paritaires, obtenir le retrait des réformes des lycées et du baccalauréat.

 

Pour revenir à l’objet de cette CAPA, qui est l’évaluation et la promotion des collègues agrégés hors classe à la classe exceptionnelle, le SNALC propose un 4erendez-vous de carrière pour évaluer les professeurs du 2ndvivier notamment, moins connus de l’inspection, et ainsi repérer les collègues sérieux, méritants, appliqués et dévoués, qui bien souvent ont une charge de travail importante qui les empêche d’avoir « un rayonnement académique ».

A ce sujet, trop de collègues consciencieux sont laissés pour compte au 2ndvivier et le SNALC propose pour y remédier un REEQUILIBRAGE 60% – 40% pour les deux viviers afin de desserrer l’étau qui pèse sur le deuxième vivier offrant trop peu de chances de promotion, laissant ainsi un sentiment d’injustice et d’amertume pour les collègues exemplaires, sérieux et investis, qui voient cette nouvelle promotion leur passer sous le nez, comme si elle n’avait été créée que pour des profils de jeunes collègues dynamiques et dans l’air du temps sur le plan de l’expérimentation pédagogique.

Pour ne pas encombrer le vivier 2 avec des collègues qui SONT ELIGIBLES au vivier 1, le SNALC propose de ne pas les promouvoir au titre vivier 2 et demande d’envisager un amendement à la circulaire précisant que « les collègues éligibles au vivier 1 DOIVENT faire acte de candidature à ce titre et ne seront pas éligibles au 2eVivier ».

Par ailleurs, notre syndicat a toujours demandé et demande toujours plus d’inspecteurs, notamment dans certaines disciplines (en particulier les sciences humaines) pour affiner la connaissance des collègues et de leur travail, afin de ne pas laisser de côté des professeurs discrets mais très travailleurs et très dévoués. Une augmentation significative d’effectifs d’IA-IPR permettrait de mieux réaliser le véritable travail d’orfèvrerie que devrait être tout Tableau d’Avancement digne de ce nom, afin de ne léser personne et de bien distinguer les mérites comparés de chacun.

A cet égard, sans remettre en cause la compétence des services qui font un travail remarquable, nous ne pouvons que déplorer le sentiment de précipitation et de retard permanent pour l’établissement dudit tableau, en souhaitant que les avis soient mis plus en amont et les listes éditées bien à l’avance. Nous ne pouvons que demander un temps plus long (d’une quinzaine de jours environ) pour examiner en profondeur la multitude de dossiers.

Qu’appelle-t-on en effet « exceptionnel » ? Est-ce un professeur qui a un certain talent pédagogique, qui a eu la chance de se voir confier des missions ou un professeur académiquement exigeant, corrigeant ses copies avec rigueur dans des délais tenus, œuvrant au quotidien avec constance pour sa discipline sans fléchir ni faillir au fil de nombreuses années ? Existe-t-il un professeur exceptionnel-type qui serait par exemple un caméléon de la pédagogie, capable de s’adapter en un temps record à toutes les réformes et au vocabulaire étrange qu’elles font naître (enseigner par ilots en classe inversée avec support de TNI, placer les élèves en autonomie en situation d’écrivants, favoriser la pédagogie différenciée en individualisant les consignes) ?

Le SNALC s’insurge contre la discrimination liée à l’âge tendant à valoriser les plus jeunes collègues brillants ou habiles, au détriment des seniors porteurs d’expérience et d’expertise.

Plus profondément, le SNALC propose une sorte de renversement copernicien, pour requalifier la classe exceptionnelle en « COURONNEMENT DE CARRIERE » et non comme une récompense plus ou moins ponctuelle pour services rendus aux inspecteurs ou à l’institution. Nous ne trouvons pas normal d’octroyer cette distinction suprême vers 45 ans à des collègues qui ont œuvré sur certaines missions pendant 4 ou 5 ans. A la place, nous proposons que ces services rendus, que nous ne voulons pas minimiser, au contraire, soient plus justement récompensés par des IMP spéciales accordées en proportion du travail accompli.

A cet effet, nous aimerions que soient retenus, au premier vivier, un âge minimum de 52 ans, voire 55 ans, et au second vivier l’âge de 60 ans, pour avoir une vue d’ensemble sur une carrièredéjà bien déroulée et en considérant l’allongement progressif du départ en retraite, afin que la classe exceptionnelle, génératrice de dépense de deniers publics, ne soit pas octroyée pour plus de dix ans environ (et non 20 ans actuellement).

 

Quant aux critères d’admission au premier vivier, loin d’accepter la sortie des classes de BTS du dispositif, le SNALC souhaite un élargissement des missionset des éléments de sélection : pourquoi ne pas retenir l’organisation de voyages à l’étranger, la participation au CVL, au CA, les partenariats avec des théâtres, les résidences d’artiste et autres projets annuels dont peuvent être porteurs des professeurs sur de longues années de dévouement et d’implication ?

 

Enfin, pourquoi ne pas reconnaître également la créativité et l’excellence académiqueen sélectionnant au vivier 1 prioritairement lesprofesseurs titulaires d’un doctorat, ou bien auteurs de publications, qu’elles soient universitaires ou de création artistique, tel un professeur de lettres qui publie des romans et qui invite des écrivains pour rencontrer ses élèves, qui favorise la lecture d’auteurs contemporains dans des clubs de lecture, participant ainsi au rayonnement de sa discipline ? L’ouverture culturelle et l’organisation de projets annuels, ainsi que la notion de transversalité, devraient faire partie des critères du vivier 1.

 

Le SNALC est un syndicat humanistequi œuvre pour une reconnaissance impartiale et juste du travail de chacun en donnant une place toute particulière à l’excellence académique validée par les plus hauts diplômes et par une activité de recherche universitaire en cours, qui ne peut que rejaillir sur les élèves en leur donnant des savoirs approfondis, toujours actualisés, ainsi qu’une appétence pour la curiosité intellectuelle.

 

Le Commissaire paritaire académique SNALC

Charles Ammirati