CAPA LA Agrégés du 21 mars

Déclaration liminaire SNALC PARIS

 

CAPA LA Agrégés du 21 mars

 

Le Snalc Paris a un idéal : il voudrait croire que la qualité du dossier fait la différence, et qu’il demeure essentiel que les collègues veillent à bien constituer leur dossier, à bien rédiger leur lettre de motivation. Cette dernière doit souligner que les compétences acquises par l’enseignant correspondent bien aux compétences scientifiques d’un professeur agrégé.

 

Comme le Snalc continue à croire que c’est la qualité du travail paritaire qui permet la performance de notre académie : l’expertise de tous les membres de notre CAPA, offrant des regards croisés, souvent convergents, parfois antithétiques, enrichit le projet initial.

Toutefois, pour que nous puissions maintenir ce niveau de performance, il faudrait que tous les acteurs de notre CAPA, et notamment les évaluateurs, bien en amont, puissent œuvrer avec bienveillance.

Or nous sommes au regret de constater, à nouveau, que dans certaines disciplines, certains établissements, des évaluateurs essaient d’empêcher tout travail paritaire en n’attribuant des avis « très favorables » qu’aux collègues qu’ils proposent. Cette pratique nous semble contraire aux valeurs républicaines d’égalité et de fraternité. Nous nous élevons contre une stratégie du détour qui consiste à écrire des avis prolixes et élogieux aux proposés, et des avis minimalistes aux autres, voire de ne mettre aucun avis du tout.
Les évaluateurs se rendent-ils compte de la portée des mots ou pire des blancs dans un encadré ? Ces pratiques qui blessent profondément les évalués concernés, doivent cesser, car nous avons besoin d’intelligence collective et de solidarité pour comprendre les évolutions que va connaître l’accès au corps des agrégés par liste d’aptitude.

En effet, la création de la classe exceptionnelle va impacter les choix de la CAPN. Il y a 20 ans, l’accès au corps des agrégés par liste d’aptitude était le couronnement d’une longue carrière au service de l’Institution. Ce temps est révolu ! Désormais, cette fonction est occupée par la classe exceptionnelle.

Il est fort probable que les collègues qui, dans les années à venir, vont accéder au corps des agrégés par liste d’aptitude, présenteront un profil différent de leurs aînés : une moyenne d’âge moins élevée, et un profil plus marqué par une poursuite de carrière dans les fonctions occupées par les agrégés. D’où l’importance de la richesse des parcours sans négliger le cursus universitaire du candidat, ses travaux et ses publications.

Nous souhaitons que les PLP et tous les collègues méritants qui ont un parcours professionnel intéressant et/ ou dans des établissements difficiles aient leur chance d’évoluer eux aussi.
C’est pour cela que nous appelons les différents évaluateurs à mettre en avant des collègues masculins et féminins aux parcours divers, afin que notre CAPA présente des choix de profils variés à la CAPN. Il est également important d’offrir à nos collègues, quels que soient leurs parcours de vie et leurs pratiques pédagogiques, une équité de possibilités de promotion, sans réserver celles-ci à un corps (les certifiés), ou à un groupe exerçant les mêmes fonctions (par exemple les formateurs ayant obtenu leur CAFA), ou les mêmes types de pratiques pédagogiques.

 

Alors que notre Académie veut valoriser les élèves et étudiants à haut potentiel, il nous semble important de recruter aussi des enseignants sur leur créativité, et leur « douance » pour reprendre le néologisme forgé par l’universitaire québécois Françoys  Gagné.

Dans beaucoup de disciplines, il y a du travail à faire pour s’ouvrir à la diversité…

 

Pour nous, l’école de la confiance doit s’exercer à tous les niveaux dans un continuum qui insuffle de l’espoir à tous ses acteurs. Et non à enfermer les collègues dans un cadre où ils resteront épinglés jusqu’à leur retraite…

 

 

Fabienne Leloup, commissaire paritaire pour les agrégés.