Compte rendu du GT handicap

Le Groupe de Travail (GT) Handicap ne concerne qu’une centaines de dossiers mais il est révélateur dans ses prises de positions d’une gestion à la fois strictement comptable, administrative et surtout opaque des personnels enseignants et des difficultés de plus en plus nombreuses attachées au métier.

une gestion comptable : en période de pénurie de postes, les bonifications pour raisons médicales sont accordées au compte goutte ; en effet, tout poste accordé hors barème immobilise autant de postes qui ne figurent du coup plus au mouvement. La mise en concurrence des intérêts des uns et des autres (besoins médicaux des uns contre carrière des autres) aboutit à des situations aberrantes d’un point de vue humain. On finit par soupçonner ainsi qu’ un collègue puisse tenter de profiter d’une situation de maladie lourde ou d’un enfant handicapé pour essayer d’avoir un « bon » lycée.

une gestion strictement administrative : au mépris des réalités de la vie là encore la commission se retrouve à prendre des décisions d’une rigidité administrative choquante. A titre d’exemple tel collègue qui vit dans le 10° arrondissement et qui demande pour ces raisons un poste dans le 9°, limitrophe de son quartier et plus accessible en terme de transports, mais à qui on accorde sa mutation dans le 10e au prétexte que c’est son arrondissement de résidence. On a également par ailleurs entendu tel représentant du rectorat affirmer : « la priorité administrative nest pas toujours compatible avec la priorité médicale ».

une gestion opaque : à de nombreuses reprises, quand les différents syndicats n’étaient pas d’accord entre eux, des décisions ont été prises par le rectorat sans qu’on sache vraiment pourquoi tel critère a été retenu plutôt que tel autre et surtout sans parfois même que l’on sache quelle décision a été prise au bout du compte.

Cette situation révèle finalement l’embarras autour d’un tabou : un nombre important d’établissements où, étant donné les conditions de travail et pour des raisons médicales objectives, un nombre de plus en plus considérable de collègues se retrouve dans l’incapacité d’exercer. On voit également apparaître très clairement une stratégie du diviser pour mieux régner, puisque l’accès à la priorité médicale de certains devient un empêchement de muter à l’ancienneté pour d’autres.

A ce titre le SNALC a rappelé que les mesures de RQTH et les reconnaissances d’invalidité ont une valeur injonctive : à l’employeur de se donner les moyens d’accueillir dans des conditions dignes et tenant compte des impératifs de santé les employés souffrant d’un handicap. Et si ces conditions ne sont pas possibles, alors à lui de les créer plutôt que nous opposer que « la priorité administrative n’est pas toujours compatible avec la priorité médicale. » En effet on n’a jamais guéri quelqu’un en se contentant d’interdire sa maladie par la loi. On ne voit donc pas où est censé nous mener une telle réflexion qui n’est ni dans l’intérêt des enseignants ni dans celui des élèves. A ce titre elle n’est donc pas dans l’intérêt de l’institution.